
Rendu à la fin de la saison régulière en MTN ELITE ONE et TWO, force est de constater qu’on aura vécu une saison très mouvementée, autant dans le bon sens que dans le mauvais sens. Au rang des régressions, depuis quelques temps, il ne se passe pas un mois sans qu’on entende parler de bagarre, violences dans nos stades de football. Une constante qui inquiète et interroge sur la genèse, les responsabilités.

GENESE
D’emblée, ce qu’il faut savoir c’est que les violences dans les stades de football au Cameroun ne datent pas d’aujourd’hui, on peut même dire qu’elles ont toujours existées. Ce qui a changé c’est l’échos, la visibilité apportée à ces évènements du fait de la forte présence médiatique apporté par l’élection de Samuel ETO’O à la tête de la FECAFOOT. Des barrages (play-off et Play down) de la saison dernière à la saison en cours, on observe un regain d’intérêt pour le football local des observateurs et amateurs du ballon rond (couverture médiatique croissante, affluence dans les stades en nette progression comme à l’époque des meilleures heures du championnat national de football). Naturellement, plus de supporters implique plus de risques de tensions, bagarres sur et en dehors des stades. Des comportements pas professionnels et une communication parfois exécrable de certains dirigeants de clubs (cas des présidents de UNISPORT DU HAUT NKAM et AVION DU NKAM capable de perturber le déroulement des rencontres à cause de leur mécontentement) ainsi que d’autres facteurs d’ordre géographique ( cas du derby LEOPARD de douala vs CAIMAN, LEOPARD vs ORYX pour ne citer que ceux-ci). Autant de causes qui entrainent souvent ces violences dans nos stades de football et qu’il faut impérativement combattre.

RESPONSABILITES
L’opinion publique semble avoir une cible désignée toute faite : il s’agit du président de la Fédération camerounais de Football Samuel ETO’O. Sa position de président de la FECAFOOT ne saurait le dédouaner de toute responsabilité mais il est important de comprendre que tout ne repose pas sur la fédération et dégager les responsabilités de chaque maillon dans le climat actuel qui sévit dans notre championnat. Entre soupçons de match truqués par les arbitres, soupçons de favoritisme par la fédération, bagarres on ne sait plus à quel saint se vouer.
La fédération à travers le CTFP étant l’organe chargé de l’organisation des championnats nationaux de football senior, elle n’est cependant pas responsable ou du moins le seul responsable de la qualité de l’arbitrage. La sélection, la formation des arbitres est de la responsabilité de la Direction Technique Nationale qui est un organe sous la double tutelle du Ministère des Sports et de la FECAFOOT, ce qui en fait le comptable des manquements des hommes en noir.
L’administration publique, à travers les préfectures occupe une place centrale dans le déroulement des évènements sportifs. Elle est responsable de l’ordre publique à travers la gendarmerie, la police et même l’armée en cas de besoin sont mis à disposition de ces dernières. Alors, comment comprendre qu’il y ait autant de débordements et de violence sur les arbitres cette saison dans nos stades (cas du Stade de BAMENDZI et récemment du match AS LAUSANNE vs RANGERS BAFUT) ?
Après une observation approfondie, un constat évident s’impose : les auteurs des violences sont très souvent des supporters ou responsables des équipes perdantes dans le match. Ils s’empennent à tout le monde : officiels, adversaires, leurs propres joueurs et dirigeants, pour quelles fins ? on ne le sait pas vraiment, surtout qu’au finish ils pénalisent leurs propres équipes. Entre stade suspendu, interdiction de déplacement, amende (AS Lausanne, Victoria United qui ont écopé de lourdes amendes). Cependant il serait bien naïf de penser que ces violences ne sont uniquement que du fait des supporters. Dans certains cas, elles sont orchestrées et nourries par les chefferies, les présidents des clubs de supporters et officiels des clubs avec des discours et des comportements dignes du moyen âge (on a encore en mémoire le discours de M. NGAMENIE président d’UNISPORT du HAUT NKAM qui accusait la fédération de favoritisme vis-à-vis de certains clubs pour assurer leur montée en ELITE ONE). Des comportements qui ne font que remettre le feu aux poudres et envenimer le climat actuel déjà assez dégradé.


Le professionnalisme passe aussi par ceci
Pour commencer les premiers coupable sont ceux qui pratiquent cette violence, ensuite les propriétaires des clubs qui devraient sensibiliser et éduquer non seulement les joueurs mais aussi les supporters car au final ce sont les clubs qui sont sanctionnés, et enfin le dernier responsable est l’organe en charge de ce championnat.