Ils sont nombreux, jeunes et passionnés, qui rêvent de gloire, de médaille d’or. Des séances d’entraînement interminables, souvent avec le strict minimum, ils y font face, nourrissant l’espoir d’un jour conquérir le monde.
Mais avant de conquérir le monde, il faut conquérir le Cameroun. Venceslas DABAYA l’a bien compris. C’est en 1992 et à l’insu de ses parents que le natif de Kumba se met à l’haltérophilie. Les premières années sont ponctuées de nombreux échecs mais Venceslas s’obstine. A raison, puisqu’il deviendra par la suite Champion d’Afrique Junior en 1997.
Cependant, cette réussite nourrit en lui une interrogation : Comment progresser sans concurrence quotidienne au Cameroun ?C’est ainsi donc qu’il s’envole pour la France.
Il n’est pas le seul qui, en quête d’un meilleur encadrement et/ou de meilleures conditions d’entraînement, se tournent vers les clubs en Occident qui leur donneront à priori, les mêmes chances de réussir que les meilleurs athlètes dans le monde. Et ils finissent (presque) tous par acquérir une autre nationalité. C’est le cas de Venceslas, Carlos TAKAM, Françoise MBANGO, naturalisés Français.
Contrairement à eux, c’est en tant que Camerounais que Pharelle AKOUAN prend part au Championnat du monde de 2017 et le remporte. Ce qui fait de lui le 1er Africain Champion du monde de Savate Boxe Française dans la catégorie poids lourds. Il participe à 3 Championnats du monde de Karaté ( 2012-2016) avec la délégation camerounaise, alors qu’il est installé à Narbonne depuis 2009.
Aujourd’hui âgé de 35 ans, il transmet son savoir aux plus jeunes via la Pharelle Akouan Sports Academy. Il est également le Directeur Technique de la Fédération Camerounaise de Savate.
Françoise MBANGO a réussi à conquérir le monde en dépit des réalités camerounaises, mais elle est une exception. En attendant que les choses changent, nous devrons nous contenter de regarder nos pépites s’envoler loin, et avec dans leurs bagages, leur talent et leurs rêves de titres mondiaux qu’ils finissent par réaliser loin de nous.
Mili M.